Tous nous sommes passionnés. Chaque course au décollage nous procure un sentiment de liberté indescriptible. C’est au-delà du plaisir. Nous ne pourrions pas ressentir cela si voler n’était conjugué à la sécurité pour laquelle nous portons tous un intérêt important. C’est le jalon premier de notre activité. Elle passe par de la rigueur, de la sensibilisation, une certaine forme d’éducation et d’humilité mais aussi par des outils.

En 2021 j’ai découvert une application mobile qui permet de partager sa position en vol et de recevoir la position des autres, en nous alertant en cas de situation de convergence. C’était SafeSky.

Le système était à son balbutiement ; un peu énergivore je l’avais laissé de côté.

Mais il y a quelques semaines j’ai décidé de la réinstaller. En découvrant ses améliorations significatives, telles que l’agrégation de près de 20 sources d’information de trafic et sa connectivité possible à des logiciels de navigation comme SDVFR ou EasyVFR, je me suis muni d’un compte PREMIUM.

Dans un même temps, j’ai interrogé divers publics du secteur. Essentiellement des pilotes d’aviation légère, élèves et licenciés d’un PPL ou LAPL et des pilotes de ligne et contrôleurs qui volent sur leur temps libre sur des YAK, Piper Cub, Dr400 et j’en passe. La première topologie de pilotes avait un avis mitigé sur la véracité et précision de l’application quant aux liners, ils étaient simplement très enthousiastes et satisfaits de cet outil. Tous l’utilisaient. J’ai réalisé que cette différence tenait à une culture différente de la sécurité et à une mauvaise compréhension du paramétrage de l’application.

En effet pour qu’elle soit optimale, elle nécessite d’être bien paramétrée. Comme pour tout, il est important de lire la documentation d’un tel outil.

J’ai donc effectué deux tests. L’un sur Android : SAFESKY jumelé́ à SDVFR, et l’autre sur IOS : SAFESKY couplé à EASYVFR.

PARAMETRAGE :

Deux choses sont importantes

Bien renseigner le code Hexadécimal de son transpondeur. Des liens vers des sites permettent de le retrouver si ce dernier n’est pas déjà intégré. Sur les 5 avions que j’utilise, 3 étaient déjà pré remplis. Sinon, direction le site de l’OSAC.  Ce paramétrage évite le double écho et donc d’être suivi par son fantôme.

Le second paramétrage important sont les filtres.  Renseignez bien le périmètre vertical de surveillance.  Il ne sert à rien de s’alerter sur des appareils au FL80 quand vous volez à 1500 ft.

Pour ma part je surveille les aéronefs à moins de 6000 ft dans une latitude de +- 2000 ft.

L’ERGONOMIE

Lorsque vous visualisez la carte, vous remarquerez un trait de trajectoire au-devant des appareils. Celui-ci correspond à 1 minute de vol de cet aéronef. Également en mode radar, les cercles correspondent à 1 minute, 2 minutes etc…, de convergence.

Lorsqu’une alerte est donnée, cet écran se fige. Leur idée étant de vous inciter à chercher dehors et pas sur l’écran.

Comme on parle d’alertes, j’utilise un casque ANR ce qui me permet de recevoir les signaux directement dans le casque et ce, en français. Pour les autres, l’interpellation visuelle est optimale.

Aussi, petit plus, vous retrouverez sur leur site une carte du trafic en temps réel, idéal pour les clubs, les instructeurs voire la famille pour suivre les vols au sol.

RESSOURCES

Le point qui m’inquiétait c’était la consommation d’une telle application. Pour un vol de 1 heure elle a consommé 6% de ma batterie ce qui est très faible.

Concernant la bande passante ; point qui revenait dans les interrogations des membres du groupe, elle est peu énergivore de datas. Beaucoup me disaient « Déjà que je n’arrive pas à envoyer un WhatsApp en vol alors SafeSky, ce n’est même pas la peine… » Grosse erreur de jugement. Une telle application ne transfère que des coordonnées GPS ce qui est très faible ; on parle d’octets. Une photo Watsapp, c’est tout de suite des mégas. Il faut s’enlever ce préjugé.

FEEDBACK

J’ai contacté la société éditrice de l’application pour avoir quelques informations sur les suites du programme et les prévenir que j’écrivais une critique. Leur directeur Christophe a pris le temps de me répondre. On ressent vraiment cette culture de la sécurité et cette notion du partage et l’envie d’améliorer constamment SafeSky. Ce sont avant tout des pilotes.

Ils se sont proposés d’offrir quelques licences aux membres du groupe PPL-AVION ce qui est un geste appréciable. Alors retrouvons nous sur la page pour gagner ces accès PREMIUM.

CONCLUSION

Obtenir gratuitement un véritable substitue TCAS pour notre sécurité est une chance.

Toutefois, n’oublions pas que la première règle en VFR, c’est : Voir pour éviter. SafeSky vous dira où regarder. Ce qui nous rappelle que l’application est une surcouche à notre sécurité́ et pas le pilier principal. L’accès PREMIUM permet d’obtenir des fonctions très intéressantes pour moins de 40 € par an mais en accès gratuit SafeSky assure notre sécurité.

Non seulement je recommande mais j’incite à tous de l’utiliser. Rendons notre terrain de jeu plus sûr !

Voici les liens de téléchargements suivant votre plateforme :

Retrouvez également le manuel d’utilisation ici