S’il y a une règle immuable en aviation c’est bien que le nombre de décollages doit correspondre parfaitement au nombre d’atterrissages. Elève, nous avions pour beaucoup la sensation de progresser très vite lors des premières leçons, jusqu’au jour où… Ce n’est plus notre instructeur qui pose l’appareil mais nous même. Pour beaucoup c’est la frustration. Tout d’un coup on doute.  

Je vous rassure, il arrive un temps où même si cette phase nécessite toujours une très grande atttention, elle s’inscrit néanmoins dans un automatisme. Séquençons l’atterrissage !

L’atterrissage est composé de plusieurs phases qui chacune demande de la concentration. On a du mal au départ à percevoir ces phases comme un acte continuel.

Vous amorcez votre dernier virage avec une inclinaison faible et faites attention de ne pas overshooter l’axe. Suis-je bien sur le plan ? Mon axe me demande de la concentration car il y a un léger vent de travers, je mets un peu de pied, un peu de manche pour corriger, je configure mon avion en pleins volets, je m’annonce en finale…. Bref les actions commencent à s’enchainer ! Nos ressources sont sollicitées, on sait que l’on ne doit pas se retrouver en retrait de la machine et nous, on focalise sur un point ! « Je dois toucher ici ! ».

Vos yeux fixent ce point, vous ne voyez que ça. Depuis ce fameux dernier virage vous avez effectué déjà 10 ; 50, ou peut-être 100 actions correctrices suivant votre vitesse, le vent et pleins d’autres paramètres.

Tout semble parfait et voilà une pompe où un enfoncement sur le plan. Alors on recorrige, on rattrape et nos yeux sont toujours rivés sur ce point d’aboutissement.

Sans décrire des situations de vent de travers, de décrabage ou autres, vous voici plus qu’à quelques secondes du touché. Le touché… Il reste l’étape fatidique ; celle qui pose problèmes à tous les élèves. L’arrondi.

Il s’inscrit dans ce shéma :

  • Réduction progressive de la puissance sur la pente de 3° (5%)
  • Arrondi ; notre pente passe de 3 à 1°
  • Décélération vers 1.1 VS sur cette même pente
  • Laisser l’avion se poser sans jamais rendre la main.

En effet, l’erreur que vous pourriez commettre c’est de compenser un arrondi trop haut par le fait de piquer pour toucher. Grosse erreur. Une fois l’arrondi enclenché ne rendez jamais la main. Au delas de ça, piquer, implique une prise de vitesse qu’il faut résorber. 

N’oubliez pas non plus que le point d’aboutissement n’est pas le point de touché !

Si l’avion ne pose pas lors de cette phase avec votre incidence positive, n’hésitez pas à mettre un petit coup de gaz assez bref ; 1 seconde. Cela aura pour effet de faire descendre l’avion. Ce n’est valable que si c’est bref car sinon vous remonterez.

Pourquoi cette phase est difficile dans la pratique ?

La raison la plus récurrente est que vous ne voyez pas plus loin que votre point d’aboutissement. Vous focalisez tellement dessus que vous ne percevez plus l’espace. Dès lors que vous savez que vous amorcez votre arrondi, déportez vos yeux au bout de la piste. Vous devez voir devant vous. Dans tous les domaines de la vie si on focalise sur l’obstacle, on ne va pas plus loin !

Si certains sont cavaliers, on vous explique bien de regarder au Delas de l’obstacle. SI vous focalisez dessus, il y a de grandes chances que vous preniez un pil ou une barre….

Une fois posé, ne perdez pas votre concentration. Une sortie de piste se passe toujours au sol…

Si vous pilotez un train tricycle, maintenez votre avion le plus possible sur son train principal.

Premièrement il freinera de lui-même grâce à la prise au vent des ailes. De cette façon à freinage égal vous utiliserez peu ou pas vos freins. Deuxièmement votre avion sera beaucoup plus stable sur l’axe, posé sur deux roues que sur 3.

Estimez un posé réussi lorsque la vitesse est contrôlée.

N’oubliez pas qu’un « Kiss » n’est pas forcément un bon atterrissage. Ne vous fixez pas cet objectif. Sur une piste courte avec du vent de travers il vaut mieux adhérer très vite à la piste. D’ailleurs certaines compagnies demandent à leurs pilotes de poser raide !

Et pour finir rappelez-vous que l’atterrissage est une remise de gaz avortée. Dit comme ça, ça peut préter à sourire  mais avec cette philosophie, vous serez toujours prèt à interrompre et favoriser la sécurite.