Dans cet article nous allons exposé ce qu’est une glissade, son intérêt mais aussi ses risques associés.

Pourquoi devoir réaliser une glissade ?

Simplement pour résorber son altitude sans prendre de vitesse. Imaginons être largement au-dessus du plan et l’on doit se poser.

Pour cela nous effectuons cette technique de glissade.

3 actions sont requises. Premièrement, diminution des gaz. Comme nous le soulignons plus haut, on doit résorber l’altitude sans prendre de vitesse. Habituellement si on casse le plan, on échange de l’altitude contre des kts supplémentaires. C’est valable dans les deux sens.

Ensuite nous devons incliner l’avion sur l’axe de roulis. Imaginons mettre du manche à gauche et enfin, nous devrons mettre du pied pour déplacer la bille à l’intérieur du virage.

Pour être factuel, nous croisons les commandes. SI vous mettez du manche à gauche, vous mettrez du pied à droite. Aussi et surtout, commencez par le manche puis le pied. Soyez souple sur le palonnier.

Ainsi vous déclenchez cette glissade.

Si vous commencez par mettre du pied, vous partirez en dérapage et je vous le déconseille…..

En revanche vous devez conscientisez que certains appareils s’y prêtent plus que d’autres.

Pour cette raison, ne vous lancez pas dans cette manœuvre sans l’avoir au préalable réalisé avec un instructeur sur le type d’avion que vous utilisez.

Pourquoi j’écris que certains appareils tolèrent bien mieux la glissade que d’autres ?

Lorsque vous réalisez une glissade votre avion n’est plus face au vent relatif. De plus les ailes ne sont plus à plat. Cela engendre des modifications de trainé (c’est un peu le but recherché) mais surtout des altérations de la portance.

Si votre avion est incliné à gauche et la bille dans le coin sur une voilure basse, l’aile extérieur au virage ainsi que la profondeur seront cachées par le fuselage. Dès lors vous risquez de perdre la portance sur cette aile et donc partir en vrille. Ajoutons à cela des problèmes de flux d’airs sur la dérive la rendant ‘inopérante ». Ce phénomène est causé par des tourbillons engendrés en configuration pleins volets.

En tenant compte de cela nous pouvons donc affirmer qu’un Piper J3, conçu avec une voilure haute, une profondeur et une dérive large ; de plus très léger avec une surface allaire importante se prêtera à la glissade. Sur cet avion, cette technique est commune et très appréciée des pilotes.

En revanche sur un APM20 (référence à un article précédent), cette technique devient incertaine et dangereuse. De plus, cet aéronef ne pardonne pas. En règle générale nous glissons dans le but d’un posé ce qui induit une altitude faible.

Quand on parle de glissade, il est très utile d’avoir la notion de cadence, et par continuité, de cadence inverse.
Pour être pragmatique, la cadence est correspond aux repères qui défilent en sens inverse du virage.
Soit, à droite en virage à gauche, et l’inverse en virage à droite (cela va de soi).
Lorsqu’on effectue une glissade, et plus particulièrement sur une aile basse, il est fortement déconseillé de provoquer une cadence inverse.
Pour cela, il ne faut pas commencer la glissade lorsque l’on est déjà sur l’axe, même si, comme indiqué ci-dessus, les ailes hautes le tolèrent plutôt bien, mais à l’interception de ce dernier, vers la fin du dernier virage.
En résumé, lors de la pression du pieds sur le « palonnier contre », lors de la mise en inclinaison, le nez de l’avion ne doit pas partir dans le sens opposé au virage, mais rester immobile. Il est donc impératif d’empêcher le cone de l’hélice de partir dans virage lors de la mise en inclinaison, ce qu’il aura tendance à faire si on incline assez rapidement sans mettre de pieds. Cela est due au fait de la différence de trainée entre les deux ailes lors de l’action sur le manche : la trainée augmente du côté où la portance augmente et inversement.
C’est ce qu’on appelle communément, le lacet inverse.
Je remercie Alix Heurlier pour avoir apporté ce complément d’informations sur le paragraphe lié à la cadence.

Pour les « passionnés » d’accidentologie ; du moins les sensibilisés, on se souvient tous de cette prouesse réalisée par le « planeur de Gimli ».  Pour ceux qui ne connaissent pas ce fait, en 1983, un pilote de Air Canada, Robin Pearson a posé son Boeing 767 après un plané colossal en effectuant une glissade. Sur ce type d’appareil, la prouesse est de taille. Son expérience comme pilote planeur a sauvé l’ensemble de ses passagers faisant simplement 10 blessés.