On ne peut pas parler d’apprentissage sans parler de nos appareils.

Nous sommes habitués à croiser dans les clubs des DR400. En effet, apparu en 1972, la flotte comptait en 2019 2394 machines dont presque 900 dans les clubs français. Ce qui en fait un avion école incontournable. Pour ma part j’ai volé sur un DR400 180 cv Regent et un 120 CV rétrofité par Nogaro Aviation et sa controversée adaptation du Rotax 912. Il est un avion agréable mais sous motorisé en mon sens.

Pour ma part j’ai effectué mon apprentissage sur un Lionceau, APM20 sorti des ateliers de Issoire Aviation. Entreprise dirigée aujourd’hui par la fille du constructeur Philippe Moniot.

Cet avion français certifié en 1999 a la particularité d’être le premier avion au monde en carbone. Ce qui présente un gros avantage sur son poids et sa solidité mais des inconvénients également puisqu’il est donc difficilement réparable en cas d’atterrissage dur par exemple. En effet, la cellule ainsi que les ailes sont tous deux monoblocs.

Il est léger, 430 kg à vide avec une masse max de 655 kg. Il croise à 100 kt et possède une autonomie de 4h20. Son réservoir contient 68 litres de 100 ll dont 3 sont considérés inutilisables. La consommation donnée par le constructeur est de 12 litres mais nous constatons plus 14 litres à l’heure. Pour la motorisation, sans surprise, il est équipé du Rotax 912.

Le Lionceau mesure 6.60 mètres pour une envergure de 8.10 mètres. Sa hauteur, elle est de de 2 mètres. Voici pour les grandes lignes qui le caractérisent.

Pour ma part j’ai volé sur divers appareils ; DR400, Cap10, J3, Rally, Pa-19H mais la majorité de mes heures je les ai effectuées sur cet APM20. Environ 120.

D’ailleurs je n’utilise plus que cet avion car il est économique et surtout très agréable à piloter. C’est un avion sain, simple mais qui demande tout de même de la dextérité et ne jamais être en retrait avec la machine. Nous pourrions dire qu’il est fin.

De même qu’il a des qualités, il présente des défauts. Très technologique dans sa conception carbone, il en demeure un avion avec des particularités gênantes.

C’est un appareil muni d’un frein à main et non aux palonniers ; ce qui est peu conventionnel. Aussi et ça ce n’est pas révolutionnaire, il possède un compensateur par crans et assez mal placé ce qui peut le rendre dangereux dans une certaine mesure. Une roue aurait été plus sécuritaire et surtout apporté un trimage plus précis. En effet, les crans peuvent facilement sauter avec la jambe qui passe très prêt. Les crans nécessitent souvent de modifier son régime de quelques dizaines de tours pour garder une assiette parfaitement horizontale.

Aussi lors d’un exercice de décrochage, son abattée n’est pas franche et il a tendance à décrocher de façon dissymétrique. Voyons ces défauts comme un complément de formation. Lors du décrochage vous être attentif à mettre tout de suite du pied opposé et un manche au neutre pour éviter le départ en vrille. Sans compter que sa dérive est petite et donc plus difficile à rattraper.  Pour le souci de trim, il permet à un élève de bien comprendre le rapport entre la puissance et l’assiette. Voyons toujours du positif dans un point négatif.

Pour conclure, malgré ces quelques points, c’est un avion formidable. Lors du posé il demande beaucoup d’attention et d’auto-correction contrairement à un DR400 très stable sur son plan. Malgré la simplicité de cette machine, nous avons une réelle sensation de pilotage.

Vous pouvez retrouver cet appareil à Dax, Etampes et d’autres clubs que je ne connais pas.

Avions présentés : F-GRRP et F-GRRL

Exploitant : Aéroclub Dax – LFBY

Pilote : Sébastien Schunck de Goldfiem

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